Résumé : je m'interroge sur le plaisir. "Quelle maman n'a pas éprouvé un grand plaisir à caresser son bébé? (Certes aucun rapport avec caresser un mec évidemment.) A le masser, l'étirer doucement? (Voir le best seller de l'époque "Shantala")? Quel bébé n'a pas manifesté de manière évidente (surtout les petits garçons) sa satisfaction voire son extase devant ces manipulations (mon fils, grand brailleur devant l’Éternel, s'arrêtait tout de suite de pleurer, sourire béat, détendu, le bonheur, lâchant parfois un petit pipi voire mieux si nécessité au passage).. Aucun rapport avec la pédophile évidemment, mais il demeure que c'est cela dont parlait Dany et non de la même "chose" que Pollack ou autres salopards tordus. Et que l'assimilation des deux est spécieuse... Quelle maman, au moment de l'allaitement, n'a pas éprouvé un plaisir mais d'ordre sexuel cette fois, oui, j'ai bien dit sexuel (fort différent du plaisir éprouvé lors des massages et bains du bébé) ? De deux ordres si j'analyse.. (suite sur le lien plus haut). Note : contrairement à ce qui va être dit ou sous entendu dans le fil, je n'ai jamais parlé d'orgasme mais simplement de plaisir.
Le fil de discussion, intéressant +++ ; une certaine agressivité au départ (je l'attendais un peu mais pas de cette manière) d'une femme qui me traite quasiment de folle, des nuances d'une autre qui calme le jeu et avoue que ça lui plaisait bien (la première aussi à la fin) et un vocabulaire psy un peu agaçant par moments (ah ! le "vécu", le "ressenti".. le "quelque part".. le "à la limite" et autres quasi syntagmes issus de la médecine s'accaparant des termes -philosophiques parfois- et les dévoyant pour servir une idéologie amblyope aux femmes -même pas machiste- ... que nous utilisions parfois et qui sans nous en rendre compte nous faisaient souscrire à notre propre déréliction. Des termes qui permettent de transformer une affaire abjecte, innommable, en quelque chose de flou et de nommable. Quiconque a mis 3 jours à accoucher dans une clinique comme les Lilas, dans l'indifférence de la sage femme et en l'absence totale de médecins et à failli y passer ne me démentira pas.)
H -Bon, je ne vais pas me faire des amis mais tant pis, il fallait le dire, et bizarrement, personne n'en parle (honte?) peut d'être taxé de pédophilie? Et cependant cela n'a aucun rapport. Notons que le médecin de Louis 13 enfant, lui, faisait mention de "ça" sans complexe. Mais de nos jours, silence et discrétion, malgré tout ce que Freud a fait (par ailleurs beaucoup de freuderies aussi.)
M -Ben Freud 'par ailleurs un hon" je vois pas très bien, que certains prétendent peut être à juste titre qu'il fut un machiste, un misogyne, un patriarche entaché de patriarcat, que l'on remette en cause certains acquis de la psychanalyse (le désir du pénis présenté comme constitutif de la psyché féminine) mais franchement dire qu'il était con ceux qui l'ont étudié ne peuvent le laisser dire!
H -J'ai fait une sorte de "bêtisier" des philosophes (Freud n'en est pas un mais je l'avais inclus) et je t'assure qu'il arrive en bonne place question anti femmes, presqu'ex aequo avec Kant et Nietzsche. Plus grave car les deux autres avancent droit, tandis que lui avance masqué (enfin, relativement.) C'est un peu hâtif mais c'est la raison pour laquelle j'emploie le mot hon, car il a sans doute fait plus de mal aux f que les deux autres, qui se sont discrédités eux mêmes, tout seuls. Note : avec son coup du complexe d'oedipe, il a aussi partiellement "justifié" ou porter de l'eau au moulin de la pédophilie. C'est l'enfant qui est séducteur...
M -Pour Conh-Bendit c'est bien fait pour lui, il a fanfaronné au temps où personne n'osait lui fermer son clapet, et maintenant il est libéral cent pour cent (certains font le lien et ça les regarde)!
H - En fait, j'ai 67 ans et c'est lui qui m'a fait décrocher du communisme pur et dur de mes parents (comme beaucoup) et ça pour moi c'est irremplaçable. Mais ça n'a rien à voir. Je maintiens que ses propos ne sont en rien comparables à ceux des deux autres et que l'assimiler me semble spécieux.
A - Suis-je normale de n'avoir jamais éprouvé de plaisir sexuel à allaiter mes 3 enfants! ? Ces généralités me sortent par les yeux Hélène, et quel sens de l'affirmation!
H - Je ne sais pas 1 ce que veut dire normal mais 2 si physiologiquement on a des contractions dès la première tetee, si j'ose, qui peut le moins peut le plus => il y a bien des connexions entre les deux organes ! Non?
Je ne ne crois pas faire un scoop en l'observant. Ceci étant, on n'est pas des poireaux et peut être a-t-on des zones différentes. Voir rapport Hite. Je persiste à dire (plutôt à souligner) que les seins sont des organes érogènes, érectiles etc... (alors que par parenthèse la vagin ne l'est pas du tout) ce que tu sais fort bien même si cela doit varier évidemment selon les personnes. Et donc que l'allaitement (en général) est jouissif. Mais on n'en parle pas parce que cela va à contre courant de l'idée de mère, de sexualité féminine dans l'abnégation, le devoir, la généreuse consécration au bébé etc.. J'ai l'impression de casser la baraque.
A - Je pense que tu écris une bêtise monumentale en associant allaitement et orgasme, plaisir peut-être, et encore, je vais te dire que le corps étant une unité, toute zone peut être érogéne, ou pas. Donc je reprends, l'allaitement provoque des contractions(douloureuses) qui accélèrent le retour de couche. Le reste c'est du fantasme!
H -Oh non ! La question (je ne suis pas sure mais c'est juste une idée) : combien de temps ? J'ai allaité à peu près 5 ans. Je ne me souviens plus effectivement de quand c'est passé de la douleur, légère (des petites contractions, mais ça a très peu duré, peut-être un jour ou deux? c'est ce que tu appelles le retour de couches) à la joie (réciproque) puis au plaisir, je crois assez vite mais... Pas à chaque fois tout de même. Fantasmes si tu veux (encore un mot qui me pose pb mais soit) je me sentais valorisée (!) importante, presque puissante et disons justifiée ! Foutez vous de moi, dites moi que j'ai un pb m'en fous, je suis certaine que bcp l'ont ressenti cette impression. Un fantasme ? Si on veut, oui, non... mais drôlement agréable en tout cas.
M - Nous ne sommes égales ni dans la douleur, ni dans le plaisir.
A:- Je ne dis pas que ce n'est pas valorisant, bien au contraire, je pense qu'il ne faut pas nous enfermer dans des normes. J'ai milité pour la péridurale mais pas pour qu'elle devienne une norme comme c'est quasiment le cas.
-Oui. Mais pour l'accouchement je crains que nous ne le soyions, enfin presque.http://femmesavenir.blogspot.fr/.../accouchement-douleur...
A - Je connais "quelques" femmes qui ne voulaient pas de péridurale et qui ont fini par la réclamer en hurlant; pourtant, on se faisait traiter de tous les noms au début quand on l'exigeait !
H - Oui. Le coup de la naissance sans violence, naturelle, maternité des lilas, je sais, ça a failli nous coûter notre peau à ma fille et à moi .. Mais ... il y a la brousse aussi. Ici. Péridurale ? C'est quoi ce truc? Allons allons, du courage Madame, respirez.. (d'autant plus qu'il n'y a pas d'anesthésiste alors ça tombe bien..)
A - Quand au plaisir d'ordre sexuel que tu attribues au bébé à un âge ou, précisément , le corps entier est érogéne et pas du tout sexuel, c'est du transfert puiissance 100 que tu nous fais Héléne. Tu parles au nom des femmes et des Bébés!! Parle en ton nom exclusif!
M - Enfin à mon avis, les propos de Conh-bendit ont largement influencé de potentiels pédophiles ou aventuriers du sexe, ils dédouanent l'adulte de sa responsabilité, il a réussi à faire de la provoc son métier il ne mérite pas d'être défendu.
H -Je ne sais pas, peut-être ? Mais je maintiens qu'entre lui le couillon mettons, et les trois autres purs salopards, il y a un abîme. On a joué le jeu du pendule oscillant : libérer le sexe, le sexe pour tous, la fidélité caca etc... et le fait est que nous les femmes on s'est fait avoir, comme sans doute les enfants si on lit Matzeff, encore pire. Ce qui partait d'une intention libertaire est devenu la pire aliénation. (Voir le drame de l'école en bateau par exemple, du corral.. et même de Vitruve, et sachez que parmi ces ... ces gens-là, il y avait cote à cote des "héros", des couillons (souvent les deux mêlés) et des pervers qui profitaient du mouvement et ne les mettez pas tous ensemble SVP. Les femmes : bonnes à baiser et si refus, coincée de ce que vous pensez, petites bourgeoises, intellos arrogantes etc etc.. J'ai même des copines qui se sont "fait" tous leurs potes pour ne pas avoir l'air de.. Mais toutes non : c'est ce truc là qui a fait fuir beaucoup (dont moi.)
A -Voilà, c'est ce que je pense, on est malheureusement toujours les produits de son époque, d'ou l'idée qu'un peu de mesure ne peut pas faire de mal.
H -Par ailleurs, un "détail" dont je ne suis pas fière, j'ai mis ma fille à Vitruve, un an, jusqu'à ce que je me rende compte des dérives de cette école à la fois publique et parallèle (pas d'agressions sexuelles de la part des adultes, jamais, mais une grande indifférence vis à vis des ... comment dire ? des trucs limites de ce genre des enfants entre eux, évidemment des plus grands -des garçons- contre les plus petit/es). Je l'ai immédiatement retirée. Et encore n'était-ce rien par rapport au Coral et à bien des lieux dits de "vie" pour enfants de la DDASS qui ont abusé des gens tout à fait sincères et n'étaient en fait que des repaires de chair fraîche gratuite pour pédophiles distingués, très top niveau en le cas, philoosophes, artistes etc.
A -On n'était pas du tout au fait de certains problèmes et de leurs concéquences Hélène!
H -Il y avait à Vitruve, dans un mélange de genre, (comme aux Lilas), quelque chose de séduisant, ultra séduisant même, des enfants du quartier, immigrés espagnols ou portugais, des enfants de bourge ou intellos libertaires venant souvent d'ailleurs, une confraternité entre eux (apparente) et avec les instit et les parents, un bordel organisé (enfin, mal)... mais en dessous, une autre partition, sexisme, menaces, et fermage de gueule des plus faibles, des petites filles notamment. Et laxisme effarant, une chance qu'il n'y ait jamais eu de drames, une fois ils ont "perdu" ma fille et sa copine tout une après midi, elles avaient 6 ans, dans Paris...(elles étaient allées au cinéma en resquillant).
M - Pour l'allaitement il est possible que cela ne provoque pas les mêmes sensations à toutes les femmes à vrai dire!
H - Ou qu'elles n'osent pas l'avouer. Je sais un gré infini à ma puritaine de mère (pourtant!) qui y a fait allusion une seule fois, discrètement, alors que je la "remerciais" de m'avoir allaitée malgré son état de santé précaire, qui même devint dramatique ensuite -mais elle a guéri-. C'était après la guerre et il y avait encore des restrictions. Elle m'a mise à l'aise en riant et en me le disant (à mi mot, ce qui déjà pour elle était HENORME.) J'ai vérifié ensuite !
A -Dans le plaisir il y a de la sensation, de la physiologie mais je pense qu'il y a surtout du mental, de l'imaginaire, du fantasme. C'est féministe de ramener systématiquement les femmes à la physiologie,? Je sais pas. En plus on vient tout juste de découvrir l'hormone du maternage, c'est un domaine ou l'on connait finalement peu de choses, glisser de Conh-Bendit , aux mères allaitantes pour arriver aux bébés c'est pas intellectuellement honnête, soit on fait une étude sérieuse, soit on fait une fiction. Nancy Huston fait ça très bien.
H - Evidemment, Freud disait que notre organe érotique le plus performant était notre cerveau. (Ms je crois que ça vaut stt pour les f. me démentirez-vous?)
A - Pourquoi ne pas parler de la sexualité agressive qui consiste à rechercher des objets de jouissance d'une façon exponentielle, dans une consommation effrénée de l'autre, réduit à l'état d'objet passif, dans un monde devenu complètement fétichiste parce que c'est bien ça la conséquence de nos 30 glorieuses d'hyper consommation!
Et il a bien sa part de responsabilité le Conh-Bendit !!!
Nietzsche et Freud sont les enfants de leur époque c'est vrai, ils pensent la femme inférieure, mais le premier veut sortir l'humanité de l'asservissement et savait ce que la société industrielle allait engendrer d'esclavage, y compris pour les femmes, et le second veut sortir l'humanité de la soumission à l'inconscient, c'était déjà pas si mal. Malheureusement l'humanité tout entière continue sa chute dans un puits sans fond, tout sexe confondu et la philosophie est morte.
-Sauf que l'inconscient, cela aussi (comme le normal) je ne sais pas ce que c'est, pas plus que Dieu je ne l'ai (par définition) jamais rencontré. Et "la" femme non plus, je me suis retournée, il n'y avait rien derrière moi.
Mais je crois que nous sommes d'accord au fond : je n'ai jamais défendu la perversité zut zut zut, au contraire. Voir le florilège que j'ai fait de ce s de Matzeff. Mais j'ai juste dit que CB n'était pas à mettre ds le même sac et c'est évident lorsqu'on le lit. Son tort est d'avoir voulu provoquer pour choquer, infantile, on sent bien du reste le controuvage de ses propos (qu'il atteste ensuite) lui si clair d'habitude, si percutant... tandis que chez ces s de Pollak, Matzeff etc... on sent le plaisir glauque qu'ils ont à évoquer, à décrire, avec détails obscènes, leur jouissance comme s'ils comparaient des objets de consommation, la joie d'abaisser (par l'argent) puis de publier l'abaissement de leurs victimes etc... Vulgairement, qui trop embrasse mal étreint et mêler les deux démarches sous le même vocable, celle, archi conne, d'un ... mettons couillon, et celle de pervers authentiques fait finalement le jeu des pervers qui vont s'y référer. L'exemple de l'allaitement était à la fois provocateur et révélateur, montrant bien ... je ne sais pas le mot (!) disons la zone exceptionnelle où les deux (plaisir sexuel- ou disons qui y ressemble-, à mon sens réciproque -mais en effet je ne suis pas un bébé-, et maternage primitif) se rencontrent mais toujours avec la mère évidemment, et ? peut-être la frustration des mecs qui n'ont jamais connu cela et ne le connaîtront jamais.
M -Et bien l'inconscient en principe tu ne peux pas le rencontrer, il émerge parfois à ton insu!
H - Oui, c'est ça le problème : qu'est-ce qui émerge ? Juge et partie, l'inconscient (!) mmmm ou ? Ca me rappelle les fervents qui font des processions à Saint Jenesaisplus en Ardèche, pour qu'il fasse pleuvoir, en général vers de 8 Aout.. forcément ! le saint est clément, c'est juste la période.
M - Pour en revenir au plaisir, moi j'aimais bien allaiter, c'était trop mignon et très agréable mais c'est vrai que je n'ai pas atteint le nirvana! Cela dit aux Lilas les sages-femmes disaient que certaines femmes atteignaient l'orgasme en accouchant, le plaisir est donc tout à fait subjectif!!!
A - Marianne "l'orgasme en accouchant"?! Pour reprendre l'argumentaire d'Hélène", c'est quoi l'orgasme? Moi aussi j'aimais beaucoup allaiter.
H - Aux Lilas, je simplifie horriblement mais en 72, c'étaient des dingues, littéralement : pas de médecins, les sage femmes (une seule au départ, toute jeune, perdue) m'ont laissée souffrir 2 jours et trois nuits (c'est naturel, respirez, ce n'est pas médical allons allons etc..) jusqu'au moment où mon cœur et celui du bébé flanchait, et là, ... passons il a fallu grouiller, je tétanisais, elles ont fait ce qu'elles ont pu, du coup ensuite intervention, ça devenait médiacal, (euh, médical) là, soudain! de ? 2? 3 ? heures pour tout recoudre à plat. etc... Alors les entendre dire qu'accoucher pouvait procurer un orgasme, ça ne m'étonne pas du tout au point où ils en étaient de dinguerie..
J'ai eu de la chance d'avoir 23 ans et d'être solide, je crois que je ne suis pas passée loin, ainsi que ma fille. Cela ne se dit pas trop mais avec ces honneries, il y a eu des mortes, je l'ai su après..
A -Moi j'ai accouché il y a quinze ans, non ce n'était absolument pas comme ça, et tout était en place pour que tu n'ai pas mal! Une seule dame a été en grande crise à la réunion de la psy, car elle n'avait pas accouché par péridurale alors qu'elle y croyait dur comme fer : elle avait des boutons de varicelles et ce n'était pas possible, certaines femmes ont refusé la péridurale, mais la plupart en étaient très contentes, dont moi!
Anne, je crois qu'on peut avoir une espèce de sensation cosmique et dans la mesure où il y a des spasmes tu peux avoir du plaisir, je n'en ai pas une expérience personnelle c'est donc une hypothèse tout aussi perso (en sachant quand même que toutes les nanas un peu branchées, et mystique new-âge accouchaient là-bas!)
A - Je sais Marianne, je connais les lilas, c'était un lieu militant, que l'on choisissait, il y avait de la "foi" la-dedans, une certaine idée de la naissance, et ça , probablement , ça peut entrainer des vécus très forts, y compris physiquement.
H -Tu l'as dit ! frôler la mort, tout simplement. Vécu très fort en effet !
A - Hélène, je suis la dernière personne à sous estimer les risques d'un accouchement qui est toujours un moment à risque, ne me fait pas dire ce que je ne pense pas!
M - D'accord avec Anne (et compte tenu de la liberté que nous avons mes copines et moi pour en parler, je pense que la plupart de celles avec qui j'ai abordé le sujet étaient sincères et elles sont d'accord avec moi): l'allaitement c'est plutôt la galère. Ensuite, si on arrive à passer la phase généralement pénible du début (beaucoup de femmes souffrent en allaitant), ça peut devenir neutre, voire agréable parce que paisible et psychologiquement satisfaisant (cette impression qu'on donne le meilleur à notre bébé, calmement posé dans nos bras), mais pourvoyeur d'orgasmes?? Je pense que ça ne doit concerner qu'une dérisoire partie des femmes allaitantes...
H - Alors j'ai eu de la chance, comme ma mère (il paraît que c'est héréditaire) accouchement dégueu (j'ai risqué ma peau la première fois et ce n'est pas passé loin... ah ! le plus beau jour de ma vie ! ça me donne envie de hurler) grossesse pas terrible, abcès dentaires à répétition et enlèvement d'une dent de sagesse avec anesthésie minimum enfin bref... et là ça marchait du feu de Dieu c'est le cas de dire ! Il faudrait faire une recherche là dessus, stat etc... car pour le peu que j'aie eu l'expérience (j'ai allaité très longtemps) mon cas ne m'est pas apparu exceptionnel, au contraire, il est vrai que nous étions toutes allaitantes de "choc" donc ça peut avoir biaisé.
M - Puisque nous sommes dans les digressions j'oserais dire que si c'est pénible c'est surtout parce que la plupart des maternités (je ne sais pas maintenant) n'étaient pas accompagnantes il y a encore quelques années, elles te laissaient te débrouiller toute seule avec ton nouveau-né et commettre beaucoup d'erreurs ( mauvaise position du petit entre autres)
h - Alors là aussi j'ai eu de la chance : aux Lilas, on te laissait faire, éventuellement en t'aidant (?) mais je n'en ai pas le souvenir ni sans doute eu besoin. (?) Je les ai simplement mis au sein (du moins mon fils, qui lui est né ailleurs, pour ma fille le souvenir est plus flou car c'avait été dramatique et j'ai dû attendre qu'on l'examine sous toutes ses coutures) bref je crois l'avoir mis au sein dès qu'il est sorti de moi (en criant à pleins poumons, comme sa soeur !) et ils ont immédiatement arrêté de brailler avec un sourire extatique.. et gloup gloup. Après ça a été pareil. En effet il n'y a pas deux expériences tout à fait semblables. Il y avait une femme dans la même chambre qui avait des crevasses, l'horreur absolue, la malheureuse a essayé tout de même puis arrêté, le bébé tirait du sang autant que du lait et même du pus à la fin ! Elle, je conçois qu'elle n'éprouvait aucun plaisir..
Mais que voulez vous,mes amies, j'étais une laitière "exceptionnelle" dixit la pédiatre : si j'avais été une vache, on m'aurait primée aux comices agricoles. Je dois dire que cette observation de la dame, pas sympa du tout par ailleurs, m'a remplie de vanité, bien plus que une mention à tel certificat de licence de philo. Parce que je ne pensais pas du tout pouvoir arriver à "ça".
Sur Cohn Bendit. J'ai voulu en savoir plus sur DC, en toute honnêteté (j'en savais déjà... en fait à peu près tout) voir s'il n'y avait pas du pire, on ne sait jamais, malgré toute la sympathie que j'ai pour lui* et que je lui conserve relativement. Non, il n'y avait rien d'autre et encore est-ce lui qui s'est "dénoncé" si ce mot a un sens. Mais par contre les sites que j'ai vu arriver en premier étaient tous des sites d'extrême droite et extrême droite hard. Cela n'excuse rien, mais montre que l'amalgame a parfois été fait intentionnellement et récupéré par des s, justement... *M'avoir décroché des tendances PC ds lesquelles j'avais depuis toujours baigné comme canard dans la marre, tout de même, il fallait le faire.
M - Il ne s'est pas dénoncé, il a parlé de ça pour épater le bourgeois ! Les sites d'extrême-droite en effet se le payent mais dans la vie il ne faut pas donner le prétexte ni à ceux-là ni à d'autres! Par ailleurs sincèrement je n'ai jamais vraiment eu de la sympathie pour ce cabotin, et c'est sans surprise excessive que j'ai lu toutes ses déclarations ultra-libérales!
H - Oui, mais justement Marianne ! son coté à la fois sagace, brillant, marrant, sincère mais aussi comment dire ? d'une candeur impensable à la fois (un "vrai" homme politique n'aurait jamais donné de telles verges pour se faire fouetter le cul) pour moi, en fait tout de même, honnerie comprise (qui en fait partie) un homme à part, d'une toute autre trempe que les Sarkos, DSK et cie. Un peu comme Eva (mieux que lui bien sur) qui paraît-il, lorsqu'un journaliste lui avait demandé comment elle allait s'en sortir en politique parce qu'elle ne connaissait personne, qui répondit tout de go "mais si, par exemple je connais assez bien DSK, je l'ai mis en examen autrefois.." C'est pas tous les jours qu'on rigole en les écoutant !
M - Oui j'aime bien Eva en revanche!
H - Moi aussi : dire qu'elle a failli devenir Miss Norvège, bon passons, nobody is perfect !
H - Oh Anne !!!! Tu dois m'entendre hurler d'où je suis. [Elle dit avoir milité pour la péridurale, mais pas qu'elle soit la norme obligatoire comme c'est le cas dans certaines maternités.] Viens donc ici, dans de petites structures misérables, dans les Cavennes (euh, Cévennes!) pauvres, et tu verras : la péridurale, la norme ! Ils ne savent qu'à peine ce que c'est. Et en Afrique, ce sont les antibio qu'ils cirent.
A - Je suis bien d'accord, je parle d'une partie des femmes, privilégiées, qui ne se rendent pas compte qu'elles ont le choix, elles! Grace à nous que l'on traite de féministes hystériques. (Ndlr Nous? )
H - En même temps, on ne va pas réclamer la légion d'honneur parce que féministes, c'est nous aussi qu'on aide pour le coup. Etre femme et "féministe" me semble quasi redondant, c'est comme si on clamait qu'on respire de l'oxygène et excrète du gaz carbonique. La démarche en réalité est naturelle et qu'on vous le demande ou qu'on l'affiche me semble ... supposer qu'on puisse ne pas l'être.
A - Je soulignais juste la méconnaissance des femmes elles même sur l'Histoire de la naissance, c'est tout.
H - Moi pas, (elle parle d'un colloque sur la naissance et la mort) je n'ai pas encore digéré le truc (mon accouchement aux Lilas)... si ce n'est qu'en effet j'espère, et c'est pour ça que j'écris ceci, que cela n'arrivera plus à d'autres, sans illusion, en Afrique je serais morte et Mariane (ma fille) aussi... Ravie de voir que 15 ans après ça a changé.
A - ben justement Hélène le prochain colloque est sur ce sujet , regarde les intervenants
H - Par ailleurs, le "copinage" réel ou figuré, ou plutôt la camaraderie médecin-soignants-parturientes-époux de parturientes-puéricultrices etc avait un effet pervers : on appelait le toubib Bernard, l'infirmier Jacques ou Michèle, etc... mais 1 : cela excluait tout de même les aides soignant/es (l'une d'elle, âgée, en me regardant pour la "toilette" le lendemain, a littéralement hurlé à sa collègue dans le couloir "Viens voir, Solange! c'est affreux, je n'avais jamais vu ça en 30 ans de carrière" ... "O ma pauv'dame ! qu'est-ce ki vous ont fait etc..." sympa pour me remonter le moral, n'est-ce pas? !!!) et 2 : cette camaraderie faisait que justement on se taisait: parler eût été trahir la cause, dénoncer Bernard qui jouait au tennis pendant que moi j' "éclampsais", non, ça ne se faisait pas. Un coté controuvé quasi hypocrite je dirais.
M - C'est bizarre j'ai vu tout l'inverse, comme quoi ! (Ndlr, mais c'était il y a 15 ans, moi, 40)
A - Moi j'ai adoré les Lilas en fait mais j'avais suivi des copines qui avaient accouché avant moi et m'avaient recommandée la maternité!
A -C'est ce que je voulais dire au sujet des vécus différends
H - Mais oui Marianne. (Et ça n'a rien à voir avec le "vécu" ça a à voir avec le fait que j'ai risqué ma peau.) Mais c'était seulement 15 ans après pour toi pardi ! Par contre, la parole en effet était donnée aux femmes, tiens j'ai écrit ça de curieuse manière et je laisse finalement, c'est bien comme ça. Mais parler c'est bien, mais être là pour intervenir quand ça déconne, c'est mieux. A Béclère ensuite, ils ne me laissaient qu'à peine parler (un peu tout de même car j'étais un cas) mais autour de mon lit il y avait 3 toubibs bistouri au clair si nécessaire, (ils se présentaient en entrant c'était comique "je suis l'agrégé"... "je suis le chef de"...) un pédiatre et une anesthésiste sur les starting blocks prêts au cas où. (Et il le fallut du reste.)
Si j'ose, "vécu mon c" comme dirait Zazie. Mourir ne fait plaisir à personne, surtout dans ces conditions. C'est ce vocabulaire psy ou .. je ne sais pas, philo, non tout de même, bref cette façon de dire (souvent copié des médecins qui eux mêmes copient des philosophies) parfois qui me semble trompeur, noyeur de poisson : on ne dit pas "j'ai hurlé des heures en vain" ou "mon coeur s'est arrêté quelques secondes" ou "la table était inondée de caillots de sang presque noir" etc... on dit "j'ai eu un vécu traumatique". Non. Restons phénoménologiques : mon bébé et moi avons été abandonnées au risque vital par des inconscients, comme d'autres pour qui ça s'est encore plus mal passé. Voyez, dit comme ça, ça a une tout autre gueule : celle de la réalité. Que les toubibs ne veulent pas voir ou veulent cacher. Contre nous. Je répète, c'était en 72, pas de panique pour celles qui me lisent à présent mais soyez vigilantes.
M - Oui c'est horrible mais est-ce que dans d'autres endroits ça pouvait arriver aussi?
H - Je ne sais pas mais je n'ai pas tenté !!! Je suis allée 6 ans après ds l'hôpital le plus "médicalisé" qui soit. Et tant mieux.
Je crois que d'eux mêmes ils n'auraient pas tenu à ce que je réitère : je n'étais pas une bonne cliente en somme.
M - Oui je comprends, mais ma fille qui avait une hanche luxable en naissant est partie le premier jour de sa naissance à Trousseau accompagnée par une cohorte d'infirmières puéricultrices et est revenu avec un lange d'extension, de même à chaque problème grave la parturiente était dirigée vers Robert Debré!
H - Non, tout de même, (pas sur que cela pouvait arriver partout) heureusement,du moins si j'en suis la réflexion de cette aide soignante âgée "(j'ai jamais vu ça en 30 ans de carrière") et des copines. Pas de médecins du tout trois jours, vous m'avez lue? Avec une rupture des membranes depuis tout ce temps. (Normalement il faut accoucher fissa, max une heure, risques d'infections évidemment. et si ça ne le fait pas, césariser, c'est une urgence.)
Et puis, Marianne, même si ça pouvait arriver ailleurs, aux Lilas, on subissait ce que l'on peut appeler un véritable bourrage de crâne et on ne disait rien. Si j'avais été ailleurs, j'aurais réagi je pense, ou du moins mon mari: là, briéfés, on a attendu le tout dernier moment. C'est à dire l'éclampsie.
Oui, Marianne, mais moi c'était en 72 !!! pas il y a 15 ans. Ancienne combattante je suis hélas. Et je répète, après des drames, c'est à dire des mortes (!) ils ont dû mettre un bémol au refrain "c'est naturel, c'est les femmes qui savent, la médecine n'a rien à y voir, à bas l'ingérence des toubibs, en Inde tagada tsoin tsoin" levez les couleurs.. De ces dérives, on parle peu, même moi, à part ici, n'en ai jamais parlé : staliniennes on était, des dures à la foi chevillée au corps comme dit Anne, on ne crie pas, on respire (on ne peut pas crier et respirer en haletant, pardine, je crois que c'est le truc basique) et on endure et on crève éventuellement. Résultat : personne ne s'est véritablement soucié de moi jusqu'à ce que mon mari, lui, hurle, me croyant morte (éclampsie) et là il a fallu se dépêcher, ça n'aurait pas pu aller plus loin. Miracle : ma fille est née normale, et moi, après intervention de "restauration" (après attente de une heure car le toubib n'était pas la porte à coté, c'est naturel on vous dit !!) et une autre ensuite 10 jours après (sous anesthésie générale, évidemment, pour le coup ça devenait médical) et antibio à haute dose, (on était infectées au protéus) pour elle et moi, aucune séquelle. Un autre miracle.
A - En 72 oui, c'est pour ça qu'on a milité pour la péridurale, pour être respectées avant, pendant, après l'accouchement, tu dis vrai, ces années là ont été terribles, à peu près jusqu'en 86,...
M - Y avait pas d'échographies dans de nombreuses maternités jusqu'en 87, à peu près.
H - Mais dans mon cas, une échographie n'aurait rien changé, physiquement, je suis "normale" (cad que mon bassin permet le passage, on l'a vu 6 ans après avec mon fils) et elle aussi l'était, bien engagée-à la fin- comme il faut, mais les contractions étaient, je les cite, "inefficaces" (!) je "gagnais" 1 cm à peine, parfois même pas, toutes les dix heures. J'ignore pourquoi, eux aussi; d'après Isadora Duncan qui a vécu un truc du genre, (voir le lien dans un post précédent) parce que trop sportive, trop musclée (elle aussi) mais rien de sur.
Articles associés : http://pagetournee.blogspot.com/2015/08/accouchement-des-lilas-antoine-beclere.html ou comment on noie le poisson par un vocabulaire psy redondant et vide, inapproprié, qui dessert ici les femmes et les victimes en général (le "vécu"... "le ressenti"... )
Deux accouchements opposés, l'un "naturel" , l'autre hyper médicalisé, et les dérives des deux.. http://pagetournee.blogspot.com/2015/08/exercice-illegal-de-la-philosophie.html
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