lundi 3 août 2015

Boleyn, la famille



Voir Anne Boleyn, un fils ou la hache http://femmesavenir.blogspot.fr/2012/08/anne-boleyn-un-fils-ou-la-hache.html

Il semble que les Boleyn, au départ simple paysans du nord [riches mais dont un aïeul avait plusieurs fois été traduit en justice pour malversations, (accaparement de terre après déplacement des bornes etc..) sans autre dommages que des amendes !] se soient fait une spécialité : 
1 de s'enrichir mais surtout d'instruire leurs enfants (même celui qui fut un peu escroc, qui envoya son fils aîné à Londres doté en sus d'un diplôme de chapelier.. sans doute cultivé.. lequel réussit si brillamment qu'il devint Président de la guilde (ultra puissante) des merciers, épousa la fille d'un baron puis finit Maire.. et dont le fils lui aussi épousa à son tour la nièce d'un Comte mort sans descendance... [ce qui fit ensuite, (deux générations après), que les Boleyn revendiquèrent en vain mais et à la fin obtinrent le titre convoité mais disputé par un cousin, descendant mâle de l'aïeule]... et : 

2 De se marier, pour les hommes du moins, très au dessus de leur condition à chaque fois... et à chaque fois plus haut... une curiosité étonnante (et quasi unique) à une époque où les mariages étaient quasiment tous arrangés, où les titres pesant poids étaient âprement discutés, parcimonieusement accordés et/ou en cas de vacance de ceux-ci par défaut de fils, attribués avec une grande circonspection à l'héritier vocatif (cousin).. et parcimonie car la plupart du temps il tombait avec le défaut d'héritiers directs. Et on arrive enfin au père d'Anne, Thomas, brillant, cultivé (lui aussi), surdoué en langue et en diplomatie, le "chéri de ces dames" (à priori reines ou princesses) qui fait le grand chelem en épousant une Howard, la fine fleur de l'aristocratie anglaise cette fois... et dans la lignée fait instruire ses enfants.. dont Anne, dont on sait la carrière. Notons que selon les règles de titulature, même si les femmes de nobles, Barons, Comtes, étaient de toutes manières "Lady", leurs maris et ensuite les enfants issus de ces mésalliances rares et fortement désapprouvées ne l'étaient pas, à moins d'un décret du Roi rarissime. (Et les revendications des Boleyn pour les titres, surtout le Comtat, durant des générations, (trois), malgré la faveur des rois Henry VII d'abord et VIII ensuite pour Thomas, n'avaient aucune chance d'aboutir... jusqu'à ce que ce dernier, amoureux d'Anne, s'exécute sur toute la ligne et même au delà. (Il la fit Marquise -un titre plus important en Angleterre qu'en France- et en son nom propre, du jamais vu historiquement pour une femme.)

La famille Boleyn semble de manière exemplaire représenter l'essor de la bourgeoisie riche et instruite, dès le 14 ième siècle (c'est à dire le moyen âge) qui en quatre génération passe du paysannat (et un peu de la filouteries !) à la couronne d'Angleterre. En France, ce furent les "lumières" ; là, la réforme et l'arrivisme centré sur le titre passionnément appété. 

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