lundi 24 août 2015

La violence en herbe, prémisses de la violence plus grave

Il s'agit juste une balle perdue ou pas, en tout cas pas pour moi, que j'ai pris dans le bras, de petit calibre, tirée par un revolver à compression, mais qui a fait un bon trou (1 cm), dans le village il y a quatre jours. Rien de grave mais bon... St Ambroix est plus animé que Beyrouth, finalement et même que Diyarbakır ! 

A l'attention de Monsieur le Maire (lettre -semi- ouverte)
Monsieur le Maire,
Comme vous le savez, il y a quatre jours, à six heures du soir, revenant bêtement de faire les commissions, en passant par la Lorraine.. non, par la rue des Jardins, j'ai rencontré, non pas trois capitaines, mais une balle qui m'a atteinte dans le biceps gauche face avant (donc un tir frontal) sans doute tirée par un sniper en herbe (ou en épis) embusqué derrière le mur qui fait angle avec la rue de la Glacière (au dos de la place du Temple, tout près du parking). Il y a eu deux tirs, le premier, à 10 m, m'a ratée, le second, à quatre, à fait mouche (enfin je ne sais pas ce que visait le brave, si c'est la tête, il l'a aussi ratée). Revolver à compression et à faible pouvoir de pénétration, mais dans l'œil, plus d'œil, ce qui est fâcheux lorsqu'on écrit. (Je porte depuis des lunettes anti choc, 5 € chez Briconautes que je vous conseille vivement si vous passez par là..) Rien de grave, un petit trou (1 cm sur quelques mm) déjà en voie de cicatrisation. 

Les gendarmes sont arrivés tout de suite, appelés (?) par moi et par des gens accourus (je saignais beaucoup) et ensuite par votre premier adjoint qui lui, passait là par hasard, (pas de chance pour lui).. ce qui m'a tout de même permis d'évoquer quelques souvenirs de ski assez piteux, une heure le derrière dans la neige, les ski -bas de gamme- inaccessibles plantés devant moi, m'enfonçant inexorablement de plus en plus.. avant que ma copine ne me trouve et me dégage, je n'ai plus jamais recommencé. C'est bien, on ne se parle jamais  à cause des voitures à présent, (et par ailleurs, St Ambroix est constituée de bulles immiscibles) ... ainsi que les pompiers, arrivés en premier, dont l'un m'a savamment pansée. (Le sang s'était enfin arrêté.) Tout le monde à été fort aimable, en premier la dame qui, surmontant son malaise, m'a amené du sopalin et les autres habitants du quartier accourus, peut-être des roms  car j'ai entendu : "Ya une "gadgé" qui a pris une balle".

Je n'ai pas voulu être amenée à l'hôpital, attendre X heures et devoir revenir.. je ne sais comment. Pas de nécessité de porter plainte d'après les gendarmes. Soit.

Le lendemain pourtant, après discussion, je m'y résous. Un petit trou sans importance, certes, une femme également sans importance de surcroît de 67 ans, d'accord, ça ne fait pas une grosse affaire, mais ça aurait pu tomber sur un des enfants qui jouent nombreux à cet endroit-là, et à cette hauteur, c'était la tête qui était touchée. C'est en allant à la Gendarmerie que je vous ai abordé.

Mais le gendarme qui m'a reçue juste après, de Saint-Ambroix, n'était pas de la même eau que ses collègues. D'abord, il se montra, comment dire, incrédule, suspicieux ; comme Descartes, dans le doute méthodique : "Vous voulez dire un ballon? Une balle de quoi? ?..".. "De REVOLVER, à compression je crois." Je lui montre mon bras pansé. Convaincu? Je ne sais pas, mais comme ce n'était pas lui qui avait pris l'affaire, il ne pouvait pas prendre la plainte.. il me fallait aller... à BARJAC (!) (23 km.)

Finalement, toujours dans le doute, il a décroché son téléphone et appelé ses collègues de Barjac : "il y a ici une dame qui PRÉTEND avoir pris une balle hier"..  (PRÉTENTIEUSE, va !)... qui sont venus très rapidement ; l'un d'eux m'a reçue fort aimablement mais comme son collègue, n'a pas jugé nécessaire une plainte contre "x", puisque je n'avais rien vu -mais j'ai très bien senti.- Ils ont fait l'enquête de proximité, je ne risque plus rien.. Mais il faut éviter la rue des Jardins : ces revolvers sont en vente libre (!) ainsi que les balles qui vont avec, et il y a des gamins qui s'y amusent*. (Soit, mais un drôle de jeu : un entrainement pour plus tard?) Donc il ne s'est rien passé.

* Mais en ce cas, ne faudrait-il pas, Monsieur le Maire, mettre des deux cotés de la funeste rue des Jardins : "Danger, zone de tir, interdit aux piéton/nes"?

PS Ça ne vaut sans doute? pas une lettre au Proc, mais tout de même de le dire, d'avertir et de protester.
Je (nous) compte (comptons) sur vous, Monsieur, pour calmer (réellement) cette rue, par ailleurs un raccourci appréciable et ombragé vers les centres commerciaux, et sang (je laisse !) sans doute d'autres, avec l'esprit de réflexion et de conciliation qu'on dit vôtre.. et que vous avez en effet manifesté lors de ma tentative d'intervention au vernissage de l'exposition ("L'eau et le patrimoine") qui visait seulement à souligner sa pénurie, justement, et la nécessité vitale pour tous de l'épargner : il n'est que de voir la Cèze (la rivière, très basse) actuellement pour mesurer sa pertinence... intervention qui s'est plutôt mal passée, mais qui sans vous se serait probablement plus mal passée encore (certain viticulteur, obnubilé sans doute par la pub, bien que mes propos n'eussent en rien critiqué ses produits -le vin en le cas, que ne ne bois pas et dont je suis bien incapable d'évaluer la qualité- m'ayant "virilement" interrompue en hurlant en bateleur que j'étais folle ou quelque chose du genre). Qu'importe, bien des gens ensuite se sont trouvés d'accord avec cette évidence.. même si par lenteur de réaction, par souci du can't, par pusillanimité, que sais-je? ils n'en ont rien manifesté sur le coup ni parfois en public.
(Est-ce un hasard si j'ai presque dix millions de "vues" sur Google "plus"? - on peut facilement le vérifier-. Je ne crois pas, même s'il n'est pas possible de savoir combien proviennent de St Ambroix, il doit bien y en avoir quelques unes.)
Mais s'il vous plaît, faites quelque chose contre cette violence en herbe, souvent masculine, prémisses de la violence meurtrière qui pourrit la vie de tous, y compris celle des agresseurs.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, l'expression de mes salutations distinguées.
Hélène Larrivé

Le dossier "La violence en herbe"
 http://pagetournee.blogspot.com/2015/08/dossier-la-violence-en-herbe.html  

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